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Acide sulfurique

 

Il y a quelques jours, une émission télévisuelle a créé la polémique. Des joueurs étaient sensés envoyer des décharges électriques à un volontaire, décharges si violentes qu’elles pouvaient entraîner la mort. Bien sûr les décharges électriques étaient fictives mais les candidats ne le savaient pas et beaucoup n’ont pas hésité à envoyer la décharge fatal sous la pression des ‘autorités’ télévisuelles.

Acide sulfurique va encore plus loin !

Une rafle. Un internement des prisonniers dans un camp. L’élection de Kapos qui ont droit de vie et de mort sur les prisonniers. Travaux forcés, brimades, sévisses. Les noms et prénoms des prisonniers effacés et remplacés par des numéros pour supprimer tout reste d’humanité. Cela vous rappelle-t-il quelque chose ? Il y a pourtant une grande différence avec les camps d’extermination nazi. Ici les caméras sont omniprésentes. Tout est filmé. Concentration est le nouveau programme de télé-réalité à la mode. L’audience est au maximum. Les pour, les contre, tout le monde regarde.

Dans le camp, une étrange relation se noue entre Pannonique, alias CKZ 114, la belle et digne prisonnière et la kapo Zdena. La kapo est fascinée par la prisonnière. Elle s’interroge, veut la protéger, mais CKZ 114 refuse de vendre son honneur à n’importe quel prix. Et le jour où les organisateurs décident que se sont désormais les spectateurs qui éliront les prisonniers qui seront mis à mort, Zdena réagit pour ne pas sacrifier sa ‘bien-aimée’.

Acide sulfurique

Amélie Nothomb frappe fort. L’actualité semble lui donner raison. On voit de plus en plus de violence à la télé et on devient indifférent. Jusqu’où faudra-t-il aller dans l’horreur pour maintenir l’audience et satisfaire le goût du public ?

Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus ; il leur en fallu le spectacle.

La première phrase du livre est terrible !

Dans l’horreur il y pourtant de la dignité, des sentiments … pas toujours purs et même souvent noirs. Comment se révèle-t-on dans l’adversité ? Nul ne le sait vraiment. Et ceux qui sont péremptoire sont ceux qui manquent d’imagination et qui seraient sans doute les premiers à faire toutes les compromissions possibles et imaginables.

L’écriture est fluide et outre l’horreur du sujet, c’est un livre facile à lire. Édité chez Albin Michel.

Pour adultes et grands adolescents.

A lire très vite

R NOT a

 

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